"La dévotion au Sacré-Coeur est la dévotion à l'amour de Jésus pour les hommes et pour son Père, symbolisé dans son coeur de chair" (Le Christ, Encyclopédie populaire des connaissances christologiques")
Instituée en 1765 par le pape Clément XIII puis étendue à toute l'Eglise catholique par le pape Pie IX le 23 août 1856, la fête du Sacré-Cœur est célébrée le 3e vendredi après la solennité de la Pentecôte.
Cette dévotion au Sacré-Coeur n'est cependant pas nouvelle. Dès les premiers temps, les Pères de l'Eglise célébraient la charité de notre Rédempteur en expliquant notamment que la plaie faite par la lance dans le coeur de Jésus sur la Croix était la source de toutes les grâces.
Chez les religieux au Moyen Âge, la contemplation de la plaie du Sauveur comme symbole de son coeur blessé par amour pour les hommes était courante.
Sainte Gertrude au XIIe siècle eut une apparition de Saint-Jean qui lui annonça que la dévotion au Sacré-Coeur était réservée pour les derniers temps, où la charité serait refroidie.
Sainte Marguerite-Marie Alacoque, le bienheureux Claude de la Colombière,saint Thomas d'Aquin,saint Jean Eudes, saint Pierre Canisius, le bienheureux Henri Suso, sainte Gertrude et sainte Catherine de Sienne, sainte Mechtilde, furent tous dévoués au Sacré-Cœur.
Saint Jean Eudes composa dès 1670 un office et une messe et fit célébrer par les communautés eudistes la messe du Cœur de Jésus en octobre 1672. Cette fête fut célébrée également dans plusieurs diocèses et monastères au XVIIe siècle.
Le 16 juin 1675 le Sacré-Coeur apparut à sainte Marguerite-Marie Alacoque, religieuse du monastère de la Visitation de Paray-le-Monial, et lui demanda l'institution de la fête du Sacré-Cœur le vendredi qui suit l'octave du Saint Sacrement.
Lors de cette apparition Notre-Seigneur déclare à sainte Marguerite-Marie Alacoque:
« Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné, jusqu’ à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par les mépris, irrévérences, sacrilèges et froideurs qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais, ce qui est encore plus rebutant, c’est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, communiant ce jour-là pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels ; et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur ».
Dans un message du 17 juin 1689, le Sacré-Coeur demande à sainte Marguerite-Marie Alacoque que le roi de France, Louis XIV réalise la "consécration de la France à son Sacré-Cœur et sa représentation sur les étendards du royaume". Cette demande resta lettre morte. Exactement 100 ans plus tard, le 17 juin 1789, que le Tiers Etat se proclama Assemblée nationale, créant ainsi la rupture de la France révolutionnaire avec la France de Clovis.
Ce fut le père jésuite Claude la Colombière qui s'attacha à développer la dévotion au Coeur Sacré de Jésus. Rapidement, la fête du Sacré-Cœur est célébrée dans d'autres diocèses de France et d'autres pays.
En 1687, l'ordre de la Visitation de Sainte-Marie demande à Rome la reconnaissance officielle de cette fête mais la demande n'aboutit pas tout de suite. Finalement, Rome donne son accord et le 6 février 1765, le pape Clément XIII institue officiellement la fête du Sacré-Cœur.
C'est le pape Pie IX qui l'étendit à l'Eglise universelle en 1856 et l'inscrivit au calendrier liturgique universel à la demande des évêques français.
Pie IX béatifia également Marguerite-Marie Alacoque en1864 et bénit le projet d'édification de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.
Enfin en 1899, le pape Léon XIII consacra le genre humain au Sacré-Cœur de Jésus.
Extraits du message du Sacré-Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie (extraits de Vie et Œuvres de Sainte Marguerite-Marie, 1920).
Pour les personnes séculières dans leur famille, leur état, toutes leurs entreprises:
« Pour les personnes séculières, elles trouveront, par le moyen de cette aimable dévotion, tous les secours nécessaires à leur état, c’est-à-dire la paix dans leur famille, le soulagement dans leurs travaux, les bénédictions du ciel dans toutes leurs entreprises, la consolation dans leurs misères, et c’est proprement dans ce Sacré Cœur qu’elles trouveront un lieu de refuge pendant toute leur vie et principalement à l’heure de leur mort ».
Pour les clercs dans leur apostolat:
« Mon divin Sauveur m’a fait entendre que ceux qui travaillent au salut des âmes auront l’art de toucher les cœurs les plus endurcis et travailleront avec un succès merveilleux, s’ils sont pénétrés eux-mêmes d’une tendre dévotion au divin Cœur ».
Ceux qui exposeront cette image en public s'attireront de nombreuses bénédictions
« M’assurant qu’ Il prenait un plaisir singulier d’être honoré sous la figure de ce Cœur de chair, dont Il voulait que l’image fût exposée en public, afin, ajouta-t-Il, de toucher par cet objet le cœur insensible des hommes; me promettant qu’il répandrait avec abondance dans le cœur de tous ceux qui l’honoreraient tous les dons dont Il est plein; et que, partout où cette image serait exposée pour y être singulièrement honorée, elle y attirerait toutes sortes de bénédictions ».
« Il m’a confirmé que le plaisir qu’Il prend d’être aimé, connu et honoré des créatures est si grand qu’Il m’a promis que tous ceux qui lui seront dévoués et consacrés ne périront jamais ».
La communion des neuf premiers vendredis des mois:
« Un jour de vendredi, pendant la sainte communion, Il dit ces paroles à son indigne esclave : “Je te promets, dans l’excessive miséricorde de mon Cœur, que son amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront neuf premiers vendredis des mois, de suite, la grâce de la pénitence finale, ne mourant point dans ma disgrâce et sans recevoir leurs sacrements, mon divin Cœur se rendant leur asile assuré au dernier moment” ».
Le Coeur-Sacré de Jésus régnera malgré ses ennemis:
« Ne crains rien, je régnerai malgré mes ennemis et tous ceux qui s’y voudront opposer ».
« Il régnera, cet aimable Cœur, malgré Satan. Ce mot me transporte de joie ».
« Enfin il régnera, ce divin Cœur, malgré ceux qui s’y voudront opposer. Satan demeurera confus avec tous ses adhérents ».
Tous ceux qui lui sont dévoués ne périront jamais:
« Il m’a confirmé que le plaisir qu’Il prend d’être aimé, connu et honoré des créatures est si grand qu’Il m’a promis que tous ceux qui lui seront dévoués et consacrés ne périront jamais ».
1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état.
2. Je mettrai la paix dans leur famille.
3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.
4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.
5. Je répandrai d'abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.
6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l'océan infini de la miséricorde.
7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.
8. Les âmes ferventes s'élèveront à une grande perfection.
9. Je bénirai même les maisons où l'image de mon Cœur sera exposée et honorée.
10. Je donnerai aux Prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.
11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, et il n'en sera jamais effacé.
12. Je te promets, dans l'excès de la miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu'ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, et que mon Cœur se rendra leur asile assuré à cette heure dernière.
Léon XIII consacra le monde entier au Sacré-Cœur de Jésus en publiant Annum Sacrum en 1899.
Pie XI publia l'encyclique Miserentissimus Redemptor le 8 mai 1928, dans laquelle il fait la promotion des actes de réparation au Sacré-Cœur de Jésus. Il y présente cette dévotion au Sacré-Coeur de Jésus comme« la synthèse de la religion »:
« En cette [...] forme de dévotion, ne trouve-t-on pas le résumé de toute la religion, et, par le fait même, la règle de la perfection, celle qui conduit le plus facilement les esprits à la connaissance approfondie du Christ Seigneur et incline le plus passionnément les coeurs à son amour et le plus efficacement à son imitation ? »
Par la suite ce fut le pape Pie XII qui fit beaucoup pour promouvoir cette dévotion au Sacré-Soeur avec sa grande encyclique Haurietis aquas in Gaudio. Elle fut publiée le 15 mai 1956, à l'occasion du centième anniversaire de l'extension de la solennité du Sacré-Cœur à l'Église universelle par le pape Pie IX.
Dans cette encyclique Pie XII développe la dévotion au Sacré-Cœur et réfute les arguments de ceux qui la refusent.
Il explique que le coeur du Christ est un signe de la charité immense du Christ pour l'humanité et que c'est à ce titre qu'il doit être dignement honoré. L'Église, explique Pie XII est née en effet dans le Sacré-Cœur, puisque l'Église est elle-même le Corps mystique de l'Agneau immolé. L'Eucharistie, est étroitement liée au Sacré-Coeur, puisque l'Eucharistie qui est le sacrifice perpétuel de l'Agneau actualise l'amour rédempteur du Sacrifice de la Croix.
Pie XII y présente la dévotion au Sacré-Cœur comme le remède aux maux du monde moderne. Il y déclare qu'elle est particulièrement adaptée à notre époque où la charité s'est refroidie:
'Devant le spectacle de tant de maux qui, aujourd’hui plus que jamais, atteignent si vivement les individus, les familles, les nations et le monde entier, où devons-nous, chercher le remède ? Peut-on trouver une forme de piété supérieure au culte du Coeur de Jésus' (Haurietis aquas in Gaudio, 69)
Cette dévotion est en effet une source de nombreuses grâces:
"Il est impossible, en vérité, d'énumérer les grâces que le Culte rendu au Sacré-Coeur a répandues dans les âmes des fidèles : grâces de purification, de consolation surnaturelle, d'encouragement à la pratique de toutes les vertus."
Il explique que ce culte est un don de notre Sauveur lui-même comme remède pour raviver notre charité:
"je suis fondé à voir dans ce culte, qui s'est partout répandu avec une ferveur croissante, un don inestimable que le Verbe Incarné, Notre Divin Sauveur, Médiateur unique de la grâce et de la vérité entre le Père des cieux et l'humanité, a fait à l'Église, son épouse mystique, au cours de ces derniers siècles, qui furent pour elle si lourds d'épreuves à supporter et de difficultés à surmonter. Enrichie par ce don inestimable, l'Église peut manifester à son Divin Fondateur une charité plus ardente"
Il condamne notamment les catholiques qui n'y voient qu'une dévotion "sentimentale", ou qui la placent au même niveau que des dévotions privées et y voient un culte superflu. Il dénonce l'erreur de ceux qui préfèrent l'action, la diffusion de la doctrine ou la promotion d'autres pratiques religieuses à ce culte. C'est une erreur en effet selon Pie XII de penser que les vertus de pénitence de réparation qu'exige le culte du Sacré-Coeur ne sont pas aussi efficaces que "l'action vigoureuse" pour ranimer la vie spirituelle dans la société.
Coeur Sacré de Jésus, ayez pitié de nous.
Coeur Sacré de Jésus, nous avons confiance en vous.
Coeur Sacré de Jésus, nous croyons à votre amour pour nous.
Coeur Sacré de Jésus, que votre règne arrive.
Alors que la peste ravageait Marseille en 1720 et que tout remède humain semblait impuissant.
Comme ultime remède, Mgr de Belsunce décida d'établir par ordonnance la fête du Sacré-Cœur dans son diocèse, et le 1er novembre, en faire la consécration au Sacré-Coeur de Jésus.
Il fit également distribuer à tous les marseillais des scapulaires sur lesquels était cousue l’image du Cœur de Jésus représenté en rouge. Autour du Cœur, on lisait ces mots : « Arrête ! Le Cœur de Jésus est là ! »
Suite à celà, le fléau perdit beaucoup de son intensité un grand nombre de pestiférés revinrent à la santé..et à la prière.
Abbé Thomas LE GAL
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